Une des conséquences du stress : le présentéisme.
Source : http://www.corporatecare.ch (site suisse d'une compagnie d'assurances)
Venue d’Amérique du Nord, une nouvelle signification du terme présentéisme s’impose et désigne le fait d’être physiquement présent au travail sans avoir la productivité attendue, suite à des problèmes de santé ou d’épuisement professionnel.
Le présentéisme engendre des baisses de rendement qui peuvent être parfois aussi importantes que celles consécutives aux jours d’absences pour raison de santé.
Les conséquences du présentéisme restent toutefois difficilement mesurables.
1. Définition :
Dans le langage courant, le présentéisme est souvent compris comme étant le pendant inverse de
l’absentéisme. Ainsi à une première signification objective de présence constante s’est rajouté
avec le temps une dimension supplémentaire qui correspond au fait d’être présent au travail sans
fournir les prestations attendues, en général suite à un manque de motivation ou à une sousoccupation.
Dans le domaine de la psychologie du travail, le présentéisme a pris une signification nouvelle plus
positive. Il désigne dans ce cas le fait d’être présent à sa place de travail, alors que l’état de santé
ne le permet pas ou ne permet en tout cas pas de fournir des prestations normales. Cela peut-être
lié à une baisse des performances physiques ou mentales, tels que limitation de mouvement,
baisse de la capacité de concentration, etc..
Au sens strict le présentéisme est causé par des maladies physiques et psychiques, chroniques ou
épisodiques. Dans un sens plus large le présentéisme peut aussi englober une baisse de
performance causée par :
• une fatigue ou un épuisement issus de la difficulté à surmonter des problèmes privés ou/et
professionnels,
• un niveau de stress ou d’heures de travail trop élevé. Dans ce cas l’on parle aussi parfois de
« burn-in «
• une baisse de motivation. Dans ce cas l’on parle aussi de « démission intérieure »
2. Les conséquences et les risques du présentéisme
Le présentéisme correspond à une baisse de rendement. En fonction du poste de travail, le
présentéisme peut encore entraîner d’autres conséquences indirectes et provoquer une diminution
de la qualité du travail et des décisions, ainsi qu’une augmentation des accidents. Dans certains
cas, le présentéisme peut aussi entraver la guérison, empêcher une phase de récupération
nécessaire et provoquer d’autres incapacités de travail, qui risquent d’être de bien plus longue
durée.
Le présentéisme ne doit toutefois pas être confondu avec le fait qu’un collaborateur motivé
poursuive le travail malgré un inconfort passager, ni avec une politique active de réinsertion
professionnelle qui encourage certes un retour au travail plus rapide, mais dans des conditions
adaptées à l’état de santé.
3. L’importance et les coûts du présentéisme
Une évaluation globale du coût des absences pour raison de santé devrait en principe prendre en
compte le coût du présentéisme, qui correspond lui aussi à une baisse de rendement causée par
des problèmes de santé. Le présentéisme reste toutefois un phénomène difficile à mesurer et ses
coûts ne sont que rarement pris en compte.
Au niveau des coûts financiers directs, le présentéisme d’un collaborateur entraîne des coûts
moins élevés que les absences, puisque ce dernier poursuit une activité professionnelle. Les coûts
des conséquences indirectes du présentéisme risquent par contre d’être beaucoup plus élevés,
que ce soit au niveau de la qualité du travail, des accidents ou des rechutes.
S’il est difficile au niveau général d’articuler des chiffres précis, différentes études indiquent
toutefois qu’en terme de perte de temps de travail, le présentéisme pour raison de santé a des
conséquences qui peuvent être au moins aussi importantes que celle correspondant aux jours
d’absence. Par exemple, dans le cas des douleurs, maux de tête, de dos, etc. et de dépression,
une étude américaine publiée en 2003 a déterminé que le 75 à 80% des heures de travail perdues
correspondait aux suites du présentéisme et seul le 20 à 25% aux heures d’absence effective
(Journal of the American Medical Association, no 18, 12 nov. 2003 et no 23, 18 juin 2003).
En outre, en Suisse, une proportion non négligeable des employés n’offre pas toute sa capacité de
travail pour des raisons liées à la motivation. Selon un sondage effectué par l’Université de Fribourg
auprès de responsables RH en 2006, entre 7 et 14% des employés seraient en état de démission
intérieure en raison d’une situation professionnelle jugée insatisfaisante. Selon un sondage effectué
chaque année par la société d’étude de marché Transfer environ 10% des collaborateurs sont
insatisfaits de leur situation professionnelle et seuls 50 à 60% en sont vraiment satisfaits.
L’importance du présentéisme est aussi directement liée au niveau de pression. Une étude
effectuée en Hollande sur 4'000 personnes a démontré qu’en fonction du niveau de pression au
travail, le taux de collaborateurs qui affirment avoir travaillé en étant malades peut doubler et
atteindre 90% (étude publiée par l’European Foundation for the Improvement of Living and
Working Conditions.
Une baisse du taux d’absence ne sera donc pas positive, si elle entraîne une augmentation
correspondante du présentéisme. Des mesures de gestion des absences basées sur la pression et
le contrôle ont tendance à augmenter le présentéisme et risquent de ne provoquer qu’une
amélioration fictive de la situation.
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