STRESSAUTRAVAIL

Je me suis lancé dans une pêche aux facteurs de stress sur le lieu de travail, si plusieurs de ces mots clés ou expressions vous sont rattachables (à un degré non négligeable), alors méfiance...

violence verbale / violence physique / emails / évaluation / harcèlement / critiques incessantes / jalousie / étalage vie privée / réunions / gestes déplacés / attouchements / burn-out / appels malveillants / tâches annexes / compétition / clients / public / locaux vétustes / locaux inadaptés / espionnage / défiance / contrôles / sous-activité / suractivité / altercation / incident / accident / post-its / compte-rendus / justificatifs / isolement / open space / relations amoureuses / relations extra-conjugales / heures supplémentaires / ordres contradictoires / bruits de couloir / rélélations / maladie / projet / défaut d'hygiène / indiscrétions / alcoolisme / drogue / tabagisme / autoritarisme / chéfaillon / incompétence / nonchalence / urgence / dysfonctionnement / nouveauté / évolution / restructuration / sanction / licenciement / conservatisme / contestation / privilège / racisme / discrimination / asservissement / abus de pouvoir / jeunisme / personne manipulatrice / personne opportuniste / concurrence / normes / règlement / télésurveillance / gestes répétitifs / sédentarité / autonomie / objectifs / statistiques / bruit / vétusté / ambiance / cris / reproches / folie / provocation

Le fait de recenser ces mots-clés peut paraître sans réel intérêt, mais je pense qu'il peut tout de même vous aider à prendre conscience de votre situation par ce qu'ils peuvent évoquer dans votre esprit par rapport à ce que vous vivez au quotidien sur votre lieu de travail.

Si vous avez d'autres idées de mots-clés ou expressions à ajouter, n'hésitez pas.

A partir du moment où vous ressentez un réel mal-être au travail, il faut essayer d'une part de prendre un peu de recul sur la situation afin d'en connaître la cause réelle, et d'autre part commencer à tout noter, établir une chronologie précise des faits par écrit va vous aider à prendre conscience de l'ampleur du problème, mais aussi à préparer une éventuelle "riposte".

1/ Essayez de retrouver à quel moment précis vous avez commencé à vous sentir mal.

2/ Essayez de définir quel a été l'élément déclencheur (un changement de méthode de travail, un changement de chef, l'arrivée d'un nouveau collègue, un incident sur le lieu de travail, un retour d'arrêt maladie, une réunion de travail au cours de laquelle vous avez pris la parole, une information de la direction sur une future restructuration ou de futurs licenciements, une fête entre collègue au cours de laquelle un événement singulier s'est produit, etc.) 

3/ Notez tout ce qui vous vient à l'esprit (événements, échange d'emails, changements dans les comportements envers vous, modification de votre poste de travail...) et qui semble vous conforter dans l'idée que vous subissez une situation particulièrement stressante.

4/ Essayez de déterminer si vous êtes la seule personne concernée.

5/ Parlez-en à vos proches dans un premier temps pour recueillir leur avis et aussi pour évacuer un peu les tensions. Ensuite, n'hésitez pas à vous entretenir avec votre médecin traitant et avec le médecin du travail qui est un acteur important de la prévention au sein de l'entreprise. Pensez aussi aux représentants du personnel (CHSCT, délégués du personnel, représentants syndicaux) ou bien à des acteurs externes comme une assistante sociale, un juriste de la maison du droit de votre commune de résidence, un conseiller de l'antenne locale d'un syndicat...

6/ Si le problème perdure et a tendance même à s'amplifier, demandez un rendez-vous avec l'inspecteur ou le contrôleur du travail qui suit votre entreprise, et surtout, si votre état de stress provoque des ennuis de santé, des insomnies, des sautes d'humeur, consultez votre médecin traitant afin que celui-ci puisse, s'il l'estime nécessaire, vous sortir de l'entreprise par le biais d'un arrêt maladie éventuellement.

Sachez enfin une chose... très importante : Que ce soit votre médecin traitant, le médecin du travail ou bien un agent de l'inspection du travail, vous ne risquez aucune indiscrétion car tous sont soumis au secret professionnel.

Cette information est capitale car bon nombre de salariés ont peur de parler.

Pour ce qui concerne les médecins, le secret médical est en principe connu. Par contre, pour l'inspection du travail, ce n'est pas le cas. Alors, je vous l'affirme puisque je suis un agent de ce service : un agent de contrôle de l'inspection du travail a un devoir de discrétion. Il ne peut révéler l'origine des plaintes qu'il reçoit ni même d'ailleurs des simples informations sur la société. Il ne peut intervenir (pour votre cas personnel) auprès de votre employeur que si vous levez cette confidentialité par écrit ou bien si votre situation peut ressortir lors d'un contrôle global sans éveiller des soupçons. Cela peut être le cas lorsque la souffrance a gagné tout un service, voire même l'entreprise entière.

En tout cas, ce que je veux vous délivrer comme message, c'est que vous pouvez parler sans crainte à un agent de l'inspection du travail. Déjà le fait de pouvoir "vider votre sac", être écouté, conseillé, vous fera beaucoup de bien. Alors n'hésitez pas, n'attendez pas de "craquer" car vous ne serez plus forcément en état de témoigner.

En résumé : ne vous isolez pas ! Notez, parlez, évaluez et parlez encore si vous sentez que rien ne s'arrange.

Bon courage.