Un accord sur la prévention du stress (Entreprise SAFRAN)
Les accords d'entreprise sur la question du stress fleurissent en ce moment. Simple formalité pour certains, tel un semblant de préoccupation, réelle remise à plat et questionnement sur le bien être des salariés pour d'autres. Pour le moment, difficile de dire quel va être l'apport réel de ces belles écritures. Ne sommes nous pas en plein dans l'ére de "l'effet d'annonce", du "faites ce que je dis, pas ce que je fais" ?
Une nouvelle récidive = Une nouvelle loi
Un nouveau suicide au travail = Un nouvel accord
Un scandale = Une réaction
Mais ne soyons pas trop pessimiste, et prenons plutôt celà comme une prise de conscience, un pied à l'étrier pour une réelle remise en avant du facteur humain dans le monde du travail...
L'avenir livrera son verdict.
Source : Liaisons Sociales, quotidien du 2 février 2011.
Ce texte vise à généraliser les actions de « prévention primaire » du stress (c’est-à-dire l’évaluation du stress, suivies de plans d’actions) menées dès 2004 dans plusieurs sociétés du groupe Snecma (devenu depuis Safran). à ce dispositif, l’accord ajoute des actions de « prévention secondaire » (information et/ou formation des salariés à l’identification des situations stressantes) et des actions de « prévention tertiaire » (prise en charge des salariés en situation de stress). La direction s’engage à compléter ces dispositions avant la fin de cette année par des mesures spécifiques portant sur la prévention et la sanction du harcèlement et de la violence au travail.
L’accord comporte en annexe le rapport d’un groupe de réflexion, créé en 2004, réunissant des médecins du travail. Énumérant les facteurs de stress, ce document rappelle les enjeux pour l’entreprise, y compris en terme d’image.
Démarche de prévention primaire
Les signataires comptent s’appuyer sur un observatoire de santé propre au groupe. Ils s’entendent sur la mise en œuvre d’une démarche de prévention primaire au niveau local, chaque comité de pilotage étant présidé par le directeur du site et réunissant notamment des représentants du service de médecine du travail, des services RH et Santé, sécurité, environnement, ainsi que des représentants des syndicats représentatifs de l’établissement. La démarche de prévention doit s’appuyer sur un outil de diagnostic (questionnaires d’évaluation) développé par l’université de Liège, en Belgique. Baptisé « Woccq » (Working conditions and control questionnaire), il sera utilisé dans les établissements de plus de 200 salariés. Le travail d’expertise de l’université de Liège comportera une phase de restitution des résultats à chaque comité de pilotage. Les petits établissements de moins de 200 salariés établiront leur diagnostic à partir d’indicateurs déjà à leur disposition (absentéisme, accidentologie, maladies professionnelles, turnover). Cette démarche locale de prévention primaire conduira ensuite à l’élaboration de plans d’actions, présentés au préalable pour avis au CE et au CHSCT.
Efforts de prévention secondaire
Les actions de sensibilisation et de formation à la prévention du stress au travail s’adressent à l’ensemble des acteurs de la santé au travail, c’est-à-dire le personnel médico-social de chaque service de santé au travail, mais aussi les membres des différents services RH, les élus et représentants syndicaux auprès du CHSCT et les DP titulaires. Font également l’objet d’une information sur le stress les managers (encadrants/chefs de projets). Il s’agit, précise l’accord, de leur faire connaître les leviers d’action individuels et collectifs du stress au travail, « pour agir en tant que manager sur les causes des situations de stress ». Le syndicat CFE-CGC souligne que la sensibilisation dispensée aux encadrants et chefs de projet, n’est pas uniquement destinée à leur apprendre à gérer leur propre stress, mais vise à faire comprendre le phénomène de stress.
Enfin, l’accord prévoit la diffusion à tout le personnel d’une plaquette, également remise aux nouveaux embauchés et aux apprentis.
Dispositifs d’alerte et de suivi
Concernant la prise en charge des salariés en situation de stress, l’accord invite chaque site à clarifier son réseau et à définir un processus d’alerte. Les réseaux à mobiliser, identifiés site par site, feront l’objet d’une plaquette d’information destinée au personnel. L’accord précise que tout salarié peut être un « alertant », mais que le service de santé au travail est l’acteur « le plus pertinent » pour prendre en charge et orienter les salariés concernés. Ce service est chargé, le cas échéant, d’assurer un soutien, en faisant, le cas échéant, appel à des spécialistes extérieurs. Les signataires indiquent aussi que les sites pourront « bénéficier d’une prestation de soutien, en cas de survenance d’un événement traumatisant, au titre de la prévention du stress post-traumatique. Les signataires indiquent enfin que les salariés des sociétés sous-traitantes travaillant sur site ne doivent pas être ignorés, la hiérarchie de la société sous-traitante, tout comme son médecin du travail et celui de Safran, étant informés des situations de stress individuel ou collectif par écrit.
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